Ah !!! Je vous vois venir , mais pourquoi une page sur le cuir.
La réponse est simple je reçois de nombreuses questions sur l’entretien du cuir de la part de Cosplayers et et d’amateurs de GN qui “galèrent” sur l’entretien de leur matériel donc je vais faire le tour des produits concernant l’entretien du cuir.
Faisons ensemble le tour des produits concernant l’entretien du cuir.
Le cuir est comme le bois une matière qui n’est ni morte, ni inerte pas de soins et d’entretiens équivaut a la dégradation de l’objet. C’est pour cela qu’a l’instar du bois un produit d’entretien est indispensable pour une bonne vie du cuir
La provenance d’un cuir est diverse, en effet on peut tanner toute sortes de peaux, mais la majorité du cuir est issue de bovins.
Le cuir est fait a partir de la peau de l’animal qui sera tanné (voir plus bas) la partie de la peau qui est utilisée pour cette opération est le derme, et c’est a partir de ce derme que l’on fait un cuir pleine fleur.
Les termes techniques concernant le cuir
La fleur
La fleur est la partie du cuir qui est la surface initiale de la peau en bref là où était implanté les poils ou la fourrure de l’animal d’où l’expression “cuir pleine fleur” qui signifie que la pièce est entièrement constitué du derme complet.
Le cuir pleine fleur
Le cuir pleine fleur est une peau qui a gardé son épaisseur d’origine et n’ayant pas subi de refente (processus qui consiste a désepaissir la peau pour faire de la croûte de cuir).
La croûte
Matière moins noble et moins chère, qui peut s’appeler aussi refente c’est tout simplement la couche de cuir qui se trouve sous la fleur dans le cas de cuir épais après séparation de la fleur et de la croûte l’on obtient une feuille de croûte de cuir qui une fois lissée, colorée, voire estampée d’un motif grain de peau ou reptile “grainé mécanique” donne l’illusion d’un cuir pleine fleur la solidité et la qualité en moins et bien sûr le prix.
Les différents types de cuir
Le Nubuck
Le Nubuck que l’on appelle aussi souvent “daim” ce qui le différencie du daim c’est qu’il est coloré cet effet de matière est obtenu tout simplement en ponçant la fleur d’un cuir l’entretien de cette matière est plus délicate qu’une peau ayant encore sa fleur en effet en cas de tâches ou de salissure il faut nettoyer avec un produit d’entretien qui va ôter la tache puis ensuite pour éviter l’effet “carton’” que le traitement générer puis ré-assouplir le Nubuck avec un agent de protection qui va aussi hydrater et préserver la peau.
Le Daim
Comme le Nubuck mais qui a gardé sa couleur naturelle
Le cuir velours
petit frère du Nubuck il est poncé finement sur les deux faces coté fleur et coté croute
Le Nappa
Le cuir nappa est un cuir qui a subi un tannage spécifique au sel de chrome ou d’aluminium ce traitement particulier le rendant plus souple que les autres cuir. C’est un cuir pleine fleur il surtout utilisé dans la maroquinerie de luxe et la sellerie automobile haut de gamme, sa particularité est que le nappa est très lisse sans grain cette technique de tannage remonte a la fin du 19 ème siècle est la création d’une tannerie américaine.
Le cuir gras
Ce type de cuir a subi en fin de tannage une immersion prolongée dans un bain d’huile naturelle végétale ou minérale. Cette technique de tannage est originaire du Nord de l’Europe ou le climat froid et humide met à mal rapidement le cuir devant subir les intempéries, les marins étaient les premiers a apprécier les vêtements et couvre chefs fabriqués dans ce type de cuir, de nos jours ces cuirs sont toujours utilisés pour la fabrication de manteaux et blousons ainsi que de chaussures dans le styles workwear ou outdoor. On trouve aussi des articles de maroquinerie en cuir de ce type.
La vachette
Terme désignant tout les cuirs issus de bovins adultes, ce type de cuir entre dans la fabrication de vêtements, maroquinerie, sellerie, etc…
Le galuchat
Le galuchat est de la peau de raie ou de requin, très utilisé pendant la période art déco en ébénisterie et décoration.
Le chevreau
Le cuir de chèvre est principalement utilisé pour la reliure, et la confection de gants avantage de cuir grande souplesse et bonne résistance.
Le pécari
Le pécari est un sorte de petit sanglier sud américain sa peau a été largement été utilisé pour la fabrication de gants et d’articles de maroquinerie, le cuir de pécari est d’une grande résistance et souplesse, l’aspect du cuir est caractéristique car parsemé de petits points, cette apparence est due a l’implantation des poils de l’animal qui poussent par groupe de trois sur le derme.
La basane
La basane est une peau de mouton qui a subi un tannage végétal, un peu plus épaisse que le chevreau elle est très souvent utilisée pour la petite maroquinerie, la fabrication de masque en cuir, et aussi un peu en reluire.
Le box
Le cuir box est un cuir de veau, la fleur est plus fine que la vachette avec une plus grande souplesse et un grain très fin employé en maroquinerie de luxe.
Le cordovan
Le cordovan est un cuir haut de gamme son origine de fabrication est espagnole de la ville de Cordoue cette ville était réputé depuis le moyen-age pour la qualité de ses tanneries et des cuirs qui en sortaient, le cordovan est un cuir de cheval , la partie la plus utilisée surtout par les boitiers est la croupe, de nos jours très peu de tanneries travaillent ce type de peau car la demande n’est pas énorme, les bottiers haut gamme ne sont pas pléthoriques, une tannerie américaine Horween est quasiment la seule a fabriquer encore ce cuir d’exception car le traitement de tannage prend énormément de temps, Depuis quelques temps le cordovan se décline maintenant dans des usages de maroquinerie plus courant mais toujours de qualité supérieure.
Les cuirs plongés
Les cuirs plongés sont des peaux qui ont subi un traitement de couleur par immersion, ces peaux des cuirs très fins et fragiles ils leur faut un traitement spécifique au niveau de leur entretien.
Le cuir foulonné
Le cuir foulonné a reçu un traitement au foulon (système d’écrasement du cuir) afin d’assouplir la peau. Puis ensuite elle sera polie et lissée pour obtenir un effet plus uniforme et doux au toucher.
Les tannages
Le tannage est le traitement de conservation que subit une peau après abattage et dépeçage d’un animal cette opération est millénaire car depuis que l’homme chasse et se couvre de peau il a eu recours a cette technique pour se vêtir et se protéger du froid et des intempéries. Le tannage permet de conserver les peaux afin de les protéger de la putréfaction, le terme tannage vient du fait que l’on faisait pendant longtemps macéré les peaux dans un mélange d’écorce et de végétaux pour le traitement des peaux, et ce sont les « tanins » de ces écorces qui opéraient dans le processus de conservation.
les premières techniques de tannage se faisaient par mastication des peaux, les amérindiens eux utilisaient de la cervelle animale pour assouplir la peau. Il y eu aussi le tannage au sel,
Le tannage végétal prit le pas sur le sel et de nos jours les tannages se font au sel de chrome pour une majorité de la fabrication mondiale la demande en cuir étant importante.
Il y avait en France une très grande quantité de tanneries dans toutes les régions jusqu’au milieu du 20 ème siècle même a Paris ou les tanneries se situaient dans le V ème arrondissement dans le quartier de la Bièvre.
Il y a plusieurs types de tannage en fonction de l’usage final du cuir, il peut être coloré, grainé, texturé ou garder sa teinte naturelle.
Les tannages au chrome
Le tannage au chrome est une technique ayant recours a des produits chimiques de synthèse qui permettent aux tanneurs modernes des préparations de cuir de différents aspects, couleurs, et souplesse. Le tannage au chrome permet au tanneur d’obtenir des peau traitées de façon plus rapide 80 % de la production mondiale de cuir est ainsi traité. Ce qui peut poser problème dans le tannage au chrome est le rejet dans l’environnement dans certains pays des eaux de tannage toxiques qui n’ont pas subi auparavant de traitement d’épuration ceci générant des pollutions importantes..
Le tannage végétal
Le tannage végétal a l’inverse du tannage au chrome s’élabore avec des adjuvants naturels issus du monde végétal il est le plus naturel et surtout ce type d’opération renoue avec la tradition des tannages originels. Les opérations de tannage végétal sont plus longues des semaines de trempage dans les bains de tannins voire des mois pour certaines qualités de cuir. Ces processus de tannage se réservent pour des fabrications spécifiques.
Le tannage synthétique
Technique de tannage ayant recours a l’emploi de résines polymères lors de l’étape de foulage du cuir.
Le nettoyage et entretien du cuir
Il y a trois phases importantes dans l’entretien d’un cuir.
Nettoyer la surface, la nourrir, et la protéger.
Si le produit que vous utilisez est de bonne qualité, il fera son office dans les deux phases finales.
Dans le cas d’utilisation extrêmes la protection est indispensable.
Tout d’abord je vais « casser » une légende urbaine.
On ne nettoie pas un cuir avec de la crème pour pour bébé ou a démaquiller, une énormité que je lis, vois et entends encore trop souvent ce type de produit n’est tout simplement qu’une émulsion contenant beaucoup d’eau des corps gras synthétiques ou naturelles et une kyrielle d’agents de conservation au noms barbares. Ce qui est peut être “bon” pour les fesses du poupon ou votre visage n’est pas forcément bon pour votre blouson, le sac a main de luxe ou votre canapé.
Un bon produit de nettoyage doit ôter la salissure sur le cuir sans rentrer trop profondément dans la fleur ou dégrader « patine » de la peau, il existent des savons glycérinés et des lotions de nettoyage qui font ce type de travail sans problème, bien entendu un opération de nettoyage humide se fait sur un cuir traité en amont.

Pour les taches de graisse ou de gras un remède imparable la terre de Sommières, elle va agir comme un buvard. La mise en œuvre est simple puisqu’ il suffit de saupoudrer généreusement la tache avec la terre et tout simplement laissez agir ; dans le cas d’une tache ancienne si la matière grasse a « siccativée » il faudra au préalable la réveiller avec un léger passage de sèche cheveux. Dans le cas d’une tâche de gras très rebelle il est possible d’associer la terre de Sommières a un solvant l’essence C, l’essence C est tamponnée sur la tâche pour déstructurer le gras puis ensuite on pose la terre cette opération délicate est a effectuer en dernier recours.

Assouplir le cuir
Pour assouplir le cuir il n’y a pas de secret si l’entretien est régulier votre cuir restera souple en permanence, si a l’inverse il a subi les outrages de la vie courante sans vraiment de soins il faudra songer a un traitement de choc ou pas
la crème de soin universelle comme sont nom l’indique sera sur tout les fronts pour les chaussures, sacs, blousons, sellerie, fauteuils et canapés.

Les graisses, cires
Une bonne cire ou cirage doit comporter dans sa composition de la cire d’abeille pour assurer la souplesse et la protection et un peu de cire de carnuba pour la brillance lors du lustrage.
Il est facile pour certains fabricants de produits de grande consommation de faire des produits « d’entretien pour cuir » vendus en grandes surfaces qui ne sont que des émulsions contenant beaucoup d’eau, très peu de cires souvent issues de la pétrochimie et du silicone pour donner un semblant de brillance et de protection. Le silicone est un faux ami en effet s’il empêche l’eau de pénétrer dans le cuir, il empêche par la suite au produit de protection ou nettoyage de faire leurs effets par la suite.
Si votre cuir est affamé il est important de le nourrir avec un produit de qualité en bref un bon cirage s’il n’a pas subi de perte de couleur, un pommadier incolore suffit, en revanche si une perte de couleur du au frottement, a l’humidité ou les UV un crème colorée rattrapera.

Les boîtes rondes plates métalliques que la grande majorité des utilisateurs appellent cirage est en fait très souvent de la pâte de glaçage d’ailleurs si l’on regarde mieux ce qui est indiqué sur la plus courante et connue de ce type de produit il est indiqué « gloss ». La meilleure pâte de glaçage doit pouvoir apporter un brillant sur le bout de vos chaussures et une protection accrue.
Pâte de glaçage

Les graisses de protection
Les graisses ne doivent être utilisées que sur des cuir épais type bovin, qui doivent supporter les intempéries ou une utilisation prononcée a l’extérieur la plus célèbre est la graisse » le phoque » , non elle n’est pas fabriquée avec de la graisse de phoque, a l’époque de sa conception l’emblème du mammifère marin sur la boîte était un gage de crédibilité pour vanter ses qualités de protection contre l’humidité et la pluie. Elle est composée d’huile de saumon entre autre.
La version « végan » de la graisse le phoque est la graisse Everest qui elle est entièrement végétale.

Les graisses de sellerie
La plus connue est la graisse Sapo, il y a aussi la graisse Paulin et d’autres que l’on trouve dans le domaine de l’équitation ces graisses sont utilisées pour le traitement des selles et du matériel d’harnachement elle vont donc protéger le cuir et les coutures. Ces produits sont à déconseiller sur des chaussures de ville ou des vêtements en cuir fin.


L’huile de pied de bœuf
Aussi usitée a pour l’entretien de cuir de sellerie l’huile de pied de bœuf est radicale pour assouplir les cuir épais qui ont durci ou tout simplement perdu de la souplesse, tout simplement en l’appliquant sur l’envers du cuir quand cela est possible.
Attention sous l’appellation huile de pied de bœuf il y très souvent des produits qui n’ont jamais vu de bœuf et qui ne sont que des huiles végétales.
La vrai huile de pied de bœuf est obtenue en faisant bouillir des sabots de bovidés dans de grandes marmites, un film de graisse remonte de cette ébullition elle est récupérer pour la fabrication de la précieuse huile, ce produit ne date pas d’hier mais il est efficace.
ne pas l’appliquer sur des cuirs « fins » et des peaux exotiques (lézard, croco, serpent) ainsi que le galuchat.
L’huile de pied de bœuf a la réputation de « manger » les coutures en lin si le fil est de bonne qualité et ciré cela n’a pas d’incidence, une majorité des coutures sont maintenant en polyester, sauf pour les fabrication haut de gamme en couture sellier a la main ou le fil est en lin ciré.
La coloration du cuir :
En cas de perte de couleur par usure ou changement de couleur sur une pièce de cuir la question est la suivante quel colorant utilisé ?

Les teintures pour cuir se distinguent en deux segments, les teintes couvrantes qui vont agir en surface et les teintes pénétrantes qui vont « mordre » la matière pour pénétrer dans le cuir, ces teintures sont souvent a base d’alcool et d’aniline ou seulement a l’alcool elles sont plus adaptées a la coloration de cuir dit « poreux » c’est a dire un cuir qui va absorber le produit pour savoir si vous avez un cuir de ce type, il suffit tout simplement d’humidifier la peau si elle prend le liquide c’est bon. Après teinture sur ce type de cuir il est indispensable de fixer la couleur avec un produit cirant qui va « enfermer » la couleur dans le cuir.
Pour les cuirs très lisses « fermés » une teinture couvrante est indispensable ces teintures vont s’accrocher en surface de la matière pour la couvrir.
Certaines comme la Rénovatine de Saphir, peuvent aussi camoufler les petites griffures sur le cuir.
Imperméabiliser le cuir :
Même s’il existe des produits en aérosol pour l’imperméabilisation du cuir , la meilleure solution pour protéger le cuir des intempéries est un entretien régulier avec les produits cités ci-dessus. L’imperméabilisation est a réservée a des peaux comme le daim et le nubuck.
